Aujourd’hui, Vincent va enfin
réaliser un de ses rêves : se la jouer Brad Pitt dans « Et au milieu
coule une rivière ».
Pour les non cinéphiles, c’est l’histoire d’un mec
beau, intelligent et prometteur qui préfère rester comme un gros péquenaud dans
son Montana natal et sacrifie ainsi son brillant avenir journalistique par
amour de la pêche à la mouche. Il y a aussi une histoire d’amour dans le film
mais c’est pas le plus important car le plus important c’est la PECHE A LA
MOUCHE !
Mais avant tout ça, des trucs qui
font moins rêver : la laverie et le fast-food.
Aujourd’hui donc, Vincent Petit-Pen'in
va vous livrer son avis sur une institution outre-Atlantique, Wendy’s, chaine
qui a bâti sa réputation sur des hamburgers « à l’ancienne ». La
parole est donc au Lucullus de la graisse saturée :
« Ce n’était pas bon. Le steak n’a aucun gout, l’ensemble est très
fade, même la moutarde qui est une bonne idée est très mal étalée. De plus,
mettre le burger dans un papier ramollit le pain. Seule la frite est correcte. »
Une fois restauré, Brad Penin
s’en va donc louer son matos de pêche dans un magasin spécialisé tenu par, ça
ne s’invente pas, un mec qui s’appelle Rod…Le Rod en question est d’une
serviabilité et d’une amabilité que nos standards français ne nous permettaient
à peine de concevoir.
Déguisé de pied en cap en pêcheur
du Montana, l’ami Vincent se rend donc sur les rives de la rivière Madison à
l’endroit où ses flots gonflés par la fonte des neiges traversent le canyon de
Bear Trap. Il est heureux comme un pape, là, le cul dans l’eau avec son
chapeau, à faire des moulinets avec sa canne. Même si aucun poisson n’a mordu
et que lui-même s’est fait, par une sorte d’inversion de la chaine alimentaire,
entièrement bouffer par les moustiques, il est ravi de sa journée. Guillaume,
lui, a préféré profiter de la télé de l’hôtel pour regarder la coupe du Monde
et du base-ball auquel il ne comprend (presque) rien.
Le lendemain, Guillaume
accompagne Vincent afin de mesurer l’ampleur des progrès accomplis et aussi
d’empêcher que notre pêcheur ne soit tenté de passer par une poissonnerie sur
le chemin du retour en cas d’insuccès persistant. Guillaume, dont les
connaissances en matière de pêche sont fort limitées, doit bien avouer que son
compère a un style élégant, à défaut d’être efficace. En effet, malgré une
lutte digne de celle de Moby Dick et du capitaine Achab, avec une truite de 20
centimètres, l’ami Vincent se retrouve brocouille en fin de journée (il a
emmêlé son fil sur le haut de la canne au plus fort de la bataille et la
truite, insuffisamment ferrée, a pu foutre le camp). Malgré tout, Vincent est
heureux, il a encore progressé et un jour, il le sait, il arrivera à choper comme
Brad Pitt.
C’est donc avec regret que nous
quittons Bozeman afin de continuer la route : super ville, c’est coquet,
les gens sont sympas, c’est pas trop grand mais y’a tout ce qui faut,
d’ailleurs y’a même un supermarché coopératif de produits bio dans lequel nous
passons pour acheter des provisions. Y’a plein de produits (même des bretzels
et du PQ bio) et aussi une sorte de cafétéria Casino bio. C’est très bon et
bio. Quant aux clients ce sont des meufs bien gaulées ou des hippies/pâte à
sel. Les caissières, en revanche, font plus supermarché ordinaire puisqu’elles
sont plutôt grosses.
Nous taillons la route et
quittons le Montana par la vallée de la Gallatin River et repassons par
l’Idaho, état dont la devise est « Scenic Idaho, famous potatoes »,
c’est pas faux. A mesure que nous roulons, nous voyons se dessiner au loin les
formes massives de la chaine des Tétons. Nous entrons dans le Wyoming par le
col de Téton culminant à 8431 pieds (2570m), sans frein moteur avec leur con de boite
automatique, ça fout un peu les jetons. Nous nous arrêtons à Jackson, une
station de haute montagne avec plein de touristes et peu de motels bon marché.
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A Vulcania, y'a des gros volcans, à Tétonia y'a des gros... |
On s’endort paisiblement la tête déjà dans les Tétons, notre prochaine destination.
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