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lundi 30 juin 2014

Days 12 & 13



Nous entrons dans Yellowstone et tout de suite on nous met au parfum : « this is the number 1 park in the world » nous dit le ranger de l’accueil. Bon OK, voyons ce que ça donne…

Alors, en quelques mots, Yellowstone c’est des forêts de sapinettes essentiellement, avec des montagnes, des rivières et des lacs. Jusqu’ici, rien d’extraordinaire, c'est les Vosges, ce qui fait la différence c’est qu’il y a un superbe canyon et de l’activité géothermique, en gros : des geysers qui font pschitt en l’air, des mares et des sources qui font blup blup et de la bouillasse qui fait blop blop. Le tout est très coloré grâce à des micro-organismes qui vivent là-dedans et qui font du vert, du rouge et du jaune…

A ce propos, d’aucuns disent que le parc tire son nom de la couleur jaune du canyon de la rivière éponyme. Que nenni, s’il est ainsi nommé c’est parce qu’il est fréquenté par des hordes de touristes asiatiques déversés par bus entiers. A peine le pied posé sur le parking, ils courent partout comme des poulets sans tête en photographiant tout ce qui passe, jusqu’au plus insignifiant filet de vapeur. Et tous les modes de prise de vue y passent : téléphone, tablette, compact, reflex, caméscope…Quelle torture ce doit être une soirée photo au Japon…les invités doivent se faire hara-kiri pour se tirer avant la fin...

Une autre spécificité de Yellowstone c’est qu’on est au moins à 2000 m d’altitude, donc on se les gèle. Ajoutez à ça de la pluie, le vent et du grésil et vous aurez une idée de nos conditions de vie misérables (surtout pour cette fiotte de Guillaume) dans notre camping. En plus on nous a filé un super emplacement près des chiottes illuminées toute la nuit. Bon évidemment toujours des consignes de sécurité anti-ours en veux-tu en voilà…genre laisse pas trainer ton dentifrice dehors, l’ours il sent tout et il pourrait venir te bouffer et se brosser les dents ensuite. Mais toujours aucun ours en vue dans la réalité. Vincent pense même à envoyer Guillaume dans la forêt avec une ceinture de steaks hachés pour qu’il puisse enfin en filmer un.

Dans le détail, notre premier jour est consacré au montage de tente sous la pluie, puis à la visite de deux sites géothermiques : Mud Volcano (boue qui fait ploc ploc) et West Thumb (mares et sources qui font blup blup) dont vous trouverez les photos ci-dessous (attention, y figure aussi un phénomène cutanothermique assez intéressant). D’ailleurs, n’hésitez pas à aller chercher sur internet des meilleures photos, car eau chaude + air froid = vapeur qui pue l’œuf pourri partout dans ta gueule et à certains endroits on voit rien. En plus c’est pas comme en Bolivie où on pouvait se balader en tongs au milieu des mares de bouillasse. Ici, c’est interdiction de sortir de la promenade en bois donc il y pleins de trucs qu’on distingue à peine (ce qui n’empêche pas les chinois de les photographier).





Le soir on essaie de faire du feu alors qu’il a plu toute la journée, notre repas en dépend, on galère mais après avoir brulé un stère de petit bois, on arrive à avoir assez de braise pour se faire des saucisses (l’aliment de base du campeur).

Le deuxième jour, on va à LA grosse attraction du parc, le geyser Old Faithful, qui s’appelle comme ça car il fait pschitt très haut et surtout régulièrement, genre toutes les heures et demi, ce qui constitue un immense avantage pour percer dans le marché hyperconcurrentiel des geysers à touristes. Comme nous sommes un peu en avance, nous nous promenons dans le champ à geysers qu’est à côté, il pleut donc on se fait arroser deux fois : par la pluie et par les geysers. Une fois bien trempés, on attend encore car Old Faithful est en retard. Bon, pour tout vous dire, l’éruption nous a donné une idée de la frustration que peuvent éprouver les femmes dans certaines situations :  ça a été de petite taille et bref.

En attendant Old Faithful

C’est donc un peu déçus et avec le sentiment d’avoir été trompés sur la marchandise qu’on se tire vers le champ de geysers et compagnie de Norris. Bon là, c’est super : c’est grand donc on est pas les uns sur les autres, y’a plein de trucs différents et même des ruisseaux multicolores.








On se rend ensuite à Mammoth pour y voir des Hot Springs dont le ruissellement a donné à la roches des formes hallucinantes, c’est remarquable ! (en plus c’est un des rares moments où il ne pleut pas).





Au rayon animaux, c’est pas mal même si ça manque de canards. Il y des oies quand même mais aussi des buffles, des élans et des sortes de chevreuils. Impossible de les louper, dès qu’il y a un embouteillage avec des gens qui traversent la route comme des cons sans regarder autre chose que le viseur de leur appareil photo, c’est qu’il y a un animal dans le coin.







Le soir, nous nous extrayons de notre triste condition de campeur pour aller au bar puis au restaurant. On y est si bien, il y fait si chaud et sec ! On boit quelques coups pour se donner du courage et se réchauffer avant de retourner sous notre tente. Comme dit Casey, la barmaid de l’Arizona : « le temps, c’est tellement déprimant ici ».

dimanche 29 juin 2014

Day 11



Notre journée du jour est consacrée au parc de Grand Téton. Situé juste au sud de Yelowstone, celui-ci est moins connu que son voisin. Pourtant ça a l’air bien, mais le problème, c’est que la météo s’annonce pas glorieuse, à base d’orages et de température frôlant le négatif la nuit.

Notre bon ami Guillaume, qui garde en mémoire sa nuit glaciale à Glacier dans son sac Décathlon de daube, décide de s’équiper correctement. Sa première action est donc d’acheter un splendide sac momie trois saisons en pur polyester hautement inflammable ainsi que, pour son confort, un matelas gonflable en vinyle puant qui fait pouic pouic.

Nous nous installons donc et partons randonner, il y a un peu de monde mais ça va.



Le parc est constituée pas la chaine des Tétons, composé de plusieurs pics granitiques de plus de 4000 mètres et d’un vaste plateau avec des petits lacs. Théoriquement, il y a des ours, mais on n’en voit point. En revanche, des consignes de sécurité en cas de rencontre avec un ours, on y a droit tous les trois mètres.
Nous montons à Inspiration Point puis remontons un canyon à l’ombre du « Téton Range ».Une vieille empêche Vincent de s’empoisonner avec l’eau ruisselant de la montagne car elle contient des amibes tueuses de randonneurs ou quelque chose comme ça et doit être purifiée. 
C’est vrai qu’en général, les ricains se sentent concernés par ce qui se passe autour d’eux (c’est pour ça que y’a pas de RER aux USA) et aiment bien venir te donner des conseils ou discuter, parfois c’est agréable, parfois moins du genre quand tu te gares comme un connard sur une ligne continue, mais bon juste cinq minutes, c’est pas grave hein ?! Et bé, t’as à peine le temps de sortir de la caisse que le premier passant te saute dessus, te fait remarquer ton infraction et le cas échéant te sermonne sur ta mauvaise conduite (du genre, t’es devant une bouche d’incendie, imagine si ça brule etc. etc.)


Inspiration point
 
Bon, bon, revenons à nos moutons…chemin faisant nous rencontrons des « moose » (élans) qui broutent. Le fond du canyon est bloqué par la neige (ça commence à être un classique). Nous redescendons donc et admirons une jolie cascade.




Le soir, nous faisons des grillades au feu de bois comme des vrais trappeurs. En hommage à Eli Wallach, dont la disparition a terriblement touché Guillaume, nous accompagnons nos saucisses de fayots qu’on mange à la cuillère.




La nuit se passe bien, Guillaume est très satisfait de ses acquisitions, c’est comme s’il avait gagné un jeu de confort à Koh-Lanta. Vincent un peu moins, car dès que Guigui fait un mouvement, ça pouic pouic à mort. Au réveil, c’est malheureusement la froidure et la pluie qui attendent nos deux compères. Ils décident donc de tracer direct à Yellowstone.